J’ai eu la chance d’assister samedi soir à la seconde représentation de “Je parle à un homme qui ne tient pas en place”, un spectacle co-produit par la Filature et porté sur scène par Jacques Gamblin.
Une histoire de mots, et de mer, une correspondance entre deux hommes, l’un à terre, l’autre sur son bateau. Jacques Gamblin écrit à Thomas Coville, parti faire le tour du monde en solitaire. Et c’est juste magique. La beauté du texte, telle une odyssée de mots envoyés à la mer, est portée à bout de bras par Gamblin seul sur scène, comme Thomas Coville dans l’Atlantique.

Gamblin, seul sur scène, avec ses mots et ceux de Thomas Coville – © Nicolas Gerardin
Gamblin s’imagine, en toute humilité, le quotidien du navigateur, ses doutes, ses bonheurs…tout vient faire écho à ce que l’artiste vit lui aussi de son côté. Avec délicatesse, mais aussi avec beaucoup d’humour, Jacques Gamblin cause à Coville et nous emmène à bord. La mise en scène, épurée, nous offre la progression du navigateur sur un planisphère, et parfois nous invite à bord du trimaran : sa vitesse est palpable, le bruit de l’océan et du vent dans la voilure impressionne.
Cette fois, Thomas Coville aura été contraint à l’abandon, et sa longue et belle réponse aux missives de Jacques Gamblin témoigne de la singularité de cette amitié hors normes. Un très beau moment de théâtre.