Après cinq représentations à Strasbourg, la Filature accueille « Les Ailes du Désir », merveilleux ballet créé par Bruno Bouché, directeur du CCN-Ballet de l’Opéra National du Rhin.
C’est une salle comble qui est venue assister à la première du ballet samedi soir, et pour cause, cette création de Bruno Bouché a été précédée d’articles et d’un bouche à oreille élogieux. L’ambition du ballet était de présenter une « lecture dansée » du film éponyme de Wim Wenders, oeuvre culte sortie en 1987. Dans le film, qui se passe à Berlin, deux anges, Damiel et Cassiel, côtoient les hommes sans jamais se montrer et tentent de leur apporter leur compassion et leur aide. Mais un jour, Damiel tombe amoureux d’une trapéziste, et se demande s’il ne doit pas renoncer à son statut d’ange.


L’histoire est merveilleuse et romantique, le ballet lui est fidèle. Bruno Bouché a invité sa troupe au grand complet pour interpréter les personnages du film, avec des moments dansés ensemble d’une très grande beauté. Découpé en deux actes, « les Ailes du Désir » explore l’amour, le désir de vivre, l’exaltation poétique, la danse des corps, en d’éblouissants duos et en de fantastiques chorégraphies de groupe. Des danseurs en apesanteur, au propre comme au figuré, toute la douleur et la beauté de l’amour sur un morceau d’Antony and The Jonsons, sont les points d’orgue d’un ballet dont la magie résonne longtemps.